Ces hormones qui nous guident
Barbu me l’avait bien dit : "Nous sommes des mammifères et nous sommes en grande partie régis par nos hormones !"
Revivre ou enfin vivre tranquillement, si c’était possible ? Bien sûr que oui, en toute évidence.
Vivre en éprouvant authentiquement les émotions, pour qu’elles soient source d’épanouissement et non pas un poids terrifiant, c’est peut-être ma nouvelle destination. Et ça me va, car le but en soi n’est pas le principal, ce sont les chemins que l’on emprunte qui importent.
Bien sûr, ça peut paraître rageant après toutes ces années d’errance introspective que d’arriver à une cause organique. Mais après tout, cela m’a permis de développer des stratégies pour comprendre, expérimenter, trouver les solutions, apprendre des techniques ancestrales, élargir l’esprit.
Que s’est-il passé ?
En traversant les premières chaleurs, j’ai ressenti une grande gêne face à ce soleil de printemps, me cachant dans ma maison si fraîche, et du coup m’enfermant d’une certaine manière. Mon anxiété légendaire s’en est trouvée décuplée, avec la ré-exploration, du coup, avec mon psy, d’un profil bipolaire. Et oui, ce diagnostic qui m’avait tant effrayée, il y a maintenant trois ans ! Epoque où j’avais mis de côté cette éventualité en exprimant qu’au final, et j’ai peut-être un peu raison, tout le monde l’est à sa manière.
Dans le monde de la bipolarité
Les variations d’humeurs sont sans doute un commun des êtres humains, pour ne pas dire une exclusivité de ce mammifère pensant. Pour exemple, on n’est pas toujours souriant ou morose, le temps influence souvent qu’il y est du soleil ou de la pluie, on varie comme la météo en faisant alterner notre ciel bleu et nos nuages qui peuvent aller du blanc au gris anthracite. Chez les animaux, certes, il existe des fluctuations mais elles ne sont pas aussi marquées que chez nous. Il paraîtrait même que l’animal qui en éprouve le plus est la baleine. Explication qui a été étudiée pour comprendre le suicide de ce majestueux cétacé. Son incapacité ou impossibilité à comprendre et à vivre ses émotions la conduirait dans cet écueil définitif et mortifère.
On m’avait rassuré alors d’un versant plutôt type II de la bipolarité, car plutôt dépressive. Moins dans l’hyperactivité ! T’as qu’à croire… J’étais plutôt dans une hyper fatigue, un épuisement face à mon combat pour me débarrasser des évènements difficiles que j’avais traversés, m’opposant à cette équipe médicale qui cherchait absolument à m’étiqueter pour m’appliquer des traitements tellement plus identifiables que l’Ayurvéda ! Ces médecins éprouvaient-il alors une peur de cet inconnu, un rejet de cette science si différente de la leur ?
Mon refus de leur diagnostic, je l’affirmais haut et fort car j’ai toujours ressentie en mon fort intérieur la joie d’exister toujours et à tous moments, qu’ils soient faciles ou difficiles. Après avoir tenté une molécule spécifique, l’ayant complètement rejeté à la limite de l’overdose, j’étais rentrée chez moi sans traitement ou plutôt avec une nouvelle piste à explorer avec ce nouveau Psy (qui porte le nom du philosophe préféré de mon frère, d’ailleurs !).
Alors ce printemps, comme à mon habitude à affronter les dangers, les états confus de mon esprit, j’ai repris dans ma besace de réflexions cette possibilité d’état mental biphasé ! Je tente aujourd’hui un nouveau traitement qui est surprenant car le médicament que je prends agit semble-t-il sur la régulation des humeurs, mais on ne sait pas comment ! Comme quoi la science n’a pas réponse à tout.
Une autre piste
Par contre, subsistait toujours cette petite voie de continuer à explorer pour trouver l’origine. Il me semblait que développer un symptôme identifiable et d’essayer de le traiter n’ouvrait pas forcément sur la cause. Etait-ce un fonctionnement ou une réaction aux évènements qui m’avaient conduite à me comporter ainsi ? Ou une cause bien plus profonde ? De ça, j’en suis persuadée mais mon mental bien-pensant aime bien me conduire à explorer avant tout les réactions de mon organisme.
J’ai fouillé alors un autre sac-à-dos, celui de l’héritage parental, cette transmission par une génétique commune. J’en ai parlé à mon médecin qui m’a prescrit un bilan du sang, à la recherche d’un trouble de la thyroïde. Vous savez, cet organe qui se situe au niveau de la gorge, celui-là même qui régule nos émotions, aidé par l’hypophyse, petite glande qui elle se trouve à la base arrière du cou, à cet endroit qui pour moi fourmille si souvent, qui est parfois d’une chaleur intense, imposant alors à ma poitrine un froid glacial.
Lorsque j’ai eu les résultats, je les ai tout de suite communiqués à mon cher toubib. Et c’est amusant, car il n’a pas compris le chiffre de la TSH, ou plutôt il a entendu quelque chose d’à peu près normal, me rassurant alors avec une explication de mes accès d’être au taquet, pour reprendre son expression ! Sauf que deux jours plus tard, lorsqu’il a reçu les analyses sur papier, il m’a illico rappelé : « il faut faire des explorations supplémentaires car en fait, c’est vraiment très bas. » me dit-il.
Ecoute, réfléchi et médite !
Vendredi dernier, lorsque je suis allée voir mon psy, nous avons beaucoup parlé autour de ce résultat. Il m’a expliqué que la TSH est fabriquée en quantité plus grande par l’hypophyse pour réguler la production d’hormones de la thyroïde quand celle-ci est trop importante, et à l’inverse en produit moins quand les hormones sont moindres. D’où le sens d’hyper et d’hypo quand on parle d’un fonctionnement anormal de la thyroïde. On est en hypo quand il y en a trop et en hyper quand il n’y en a pas assez. Je sais, c’est biscornu comme truc, mais après tout, ça me convient assez : trop simple m’aurait paru inintéressant, selon mon atavisme de toujours tout décortiquer !
A ma surprise, c’est mon psy qui m’a évoqué une certaine frustration sur l’éventualité que cette glande soit responsable de mon état ! Il avait omis d’explorer cet axe au début de ma thérapie, lui ayant été adressée par une clinique. En effet, il a pour habitude lorsqu’il reçoit tout nouveau patient de faire en prime abord une recherche sur la thyroïde.
Bientôt...
Bien sûr, il faudra attendre les résultats des nouvelle investigations pour conclure à quoi que ce soit. Mais en mon fort intérieur, ma petite voix clairvoyante est tout à coup douce et apaisée. Et puis, tout ça pour ça, j’ai envie de le dire, de façon tout à fait positive. Car j’ai tant appris ces dernières années. Cela m’a forcé à rester connectée avec moi-même, même au prix d’efforts douloureux. J’ai appris à rester au calme dans ma cabane au fond du jardin lorsque les orages se défoulent sur ma toiture. Parfois, oui, je prends la pluie et mon humidité a le don de me ramener dehors et de subir cet extérieur impitoyable. Mais lorsque je retrouve mon feu bienveillant qui réchauffe mon âme, j’ai de nouveau des étincelles.
Et pour rien au monde, je ne voudrais revenir en arrière. Mais le peut-on lorsque l’on a pris ce chemin spirituel ? Je pense que ce n’est pas possible. Bien sûr, on peut se rendormir, souvent même. Mais les réveils sont tellement douloureux, aspirant évidemment l’énergie vitale, qu’on évite à la longue les moments de torpeur, ou d’indifférence à soi-même.
Et puis… C’est tellement fort de développer, de faire naître, de créer, de modeler, d’accepter cette force interne qui nous fait changer le regard sur le monde et l’univers. C’est rassurant de pouvoir regarder sa souffrance et de la laisser repartir, et ça, je le sais de mieux en mieux.
Alors, je continue à écouter ce que m’enseigne la nature.
Je réfléchis aux valeurs que je découvre, je les assimile, je les en fais mienne.
Puis, je médite sur les fondements pour les relier à l’espace infini.
Agnès
Je reviendrai prochainement sur l’Ayurvéda, dans un article où je vais présenter cette fabuleuse médecine indienne, vieille de millénaires.